10 Sep 2021

Les jeunes veaux sont comme des diamants bruts : pour exprimer pleinement leur potentiel de performance, une préparation parfaite est essentielle ! Au cours des premiers mois de vie et autour du sevrage, leur système digestif se développe, et de nombreuses difficultés peuvent entraver cette évolution, avec des conséquences potentielles à long terme. L’équilibre du microbiote ruminal, important pour assurer des performances et un bien-être optimaux, est étroitement lié à la conduite d’élevage des veaux.

 

Conseils en matière de conduite d’élevage et de nutrition pour assurer une croissance optimale des veaux

 

Phase pré-partum

1. Travaillez avec vos conseillers agricoles pour vous assurer que la conduite d’élevage de la vache en transition est appropriée en termes de nutrition, de vaccination, de propreté et de circulation entre enclos. L’objectif est que la période de transition se fasse en douceur.

Phase post-partum

2. Respectez 3 paramètres essentiels relatifs à la consommation de colostrum, afin de favoriser les défenses naturelles :
   • Quantité – 4 litres doivent être consommés dans l’heure qui suit la naissance
   • Qualité – teneur appropriée en IgG (peut être évaluée à l’aide d’un réfractomètre grâce à l’indice Brix)
   • Rapidité – la qualité du colostrum diminue considérablement après le vêlage. Si la qualité est insuffisante, il est conseillé d’administrer du colostrum vendu dans le commerce ou du colostrum congelé provenant de vêlages précédents

 

3. Travaillez avec votre nutritionniste pour assurer une qualité nutritionnelle élevée. N’oubliez pas que l’objectif de croissance est de doubler le poids de naissance au cours des 60 premiers jours de vie.

 

4. Prenez soin de l’environnement et de l’hébergement des veaux : les animaux doivent se trouver dans un enclos propre, sec et bien aménagé, avec une ventilation adéquate et sans courants d’air. Adaptez les stratégies d’alimentation et de logement en fonction des périodes de chaleur ou de froid. En été, par exemple, soulevez l’arrière des logettes à veaux pour favoriser le refroidissement ; pendant les périodes plus froides, installez une litière épaisse et assurez un apport en calories suffisant.

 

5. Prévoyez une petite quantité d’aliment de démarrage pour veaux de bonne qualité dès 2 à 3 jours de vie, en assurant une consommation maximale d’aliment de démarrage pendant les 6 à 8 premières semaines. Chaque jour, rafraîchissez l’aliment de démarrage et l’eau pour stimuler la consommation et la maturité ruminale. Les céréales de démarrage sont très importantes à ce stade car elles stimulent la production d’acides gras volatils (AGV) (butyrate et propionate) à l’intérieur du rumen. La présence de ces AGV dans le rumen favorise le développement d’une surface des papilles ruminales saine et bien structurée.

 

6. Avec votre conseiller, veillez à ce que l’aliment de démarrage pour veaux contienne des taux de protéines d’oligo-éléments et de vitamines optimaux, pour répondre au mieux aux besoins de ces animaux en croissance rapide.

 

7. Les aliments doivent être appétissants et facilement accessibles. En général, la consommation est stimulée si le concentré se trouve à proximité de la zone de distribution du lait.

 

8. Prévoyez de l’eau fraîche et propre en quantité abondante.

 

9. Envisagez une supplémentation en probiotiques, prébiotiques et antioxydants présentant des effets positifs prouvés sur la maturation ruminale, la santé intestinale et le renforcement des défenses naturelles et du fonctionnement digestif.

 

Phase autour du sevrage 

10. Réduisez au maximum le stress lors de la transition du sevrage, par exemple ne changez pas d’alimentation solide et d’hébergement en même temps.

 

11. Mettez à disposition des fibres efficaces qui permettront de stimuler la motilité du rumen et contribueront à augmenter le volume de fermentation.

 

12. L’acidose ruminale subaiguë (SARA) est très fréquente après le sevrage. Bien que leur comportement de rumination progresse lentement, la consommation alimentaire des jeunes bovins est élevée par rapport à leur poids corporel (jusqu’à 3 % de leur poids corporel sur une base de matière sèche). Envisagez l’utilisation de levures probiotiques pour aider à contrôler le pH ruminal et encourager la consommation alimentaire.

 

13. Soyez attentif à la santé de l’intestin distal qui contribue à stimuler le système immunitaire de l’animal, en particulier pendant la transition du sevrage.

 

14. Autour du sevrage, la coccidiose est assez fréquente. La prévention par une bonne désinfection de l’hébergement entre les animaux est essentielle. Envisagez la mise en place de biofilms bénéfiques dans l’environnement d’élevage.