02 Nov 2022

Les ruminants ont une aptitude unique : grâce à leur activité microbienne, ils peuvent dégrader et fermenter les fibres. Les fourrages sont une source majeure de fibres. Optimiser la ration afin de maximiser la digestibilité des fibres favorise une meilleure extraction d’énergie des fourrages par les animaux. Une meilleure compréhension des mécanismes de dégradation des fibres dans le rumen permet d’identifier les clés pour garantir que les fibres ne soient plus une source d’énergie inexploitée.

 

Le rôle physique des fibres

Le rôle physique des fibres = le tapis fibreux

Le contenu du rumen d’un ruminant (vache laitière, bovin viande ou autre) est réparti en plusieurs couches : des gaz, le tapis fibreux qui flotte à la surface du liquide et les petits éléments mélangés au liquide.

Le tapis fibreux ruminal favorise la stimulation de la dynamique musculaire du rumen avec des contractions de sa paroi toutes les 35 à 45 secondes. Ce mouvement remue et brasse finement le bol ruminal, ce qui mélange et dilue les concentrations locales d’acides gras volatiles (AGV). Ceci expulse les poches de gaz et facilite l’absorption des AGV par la paroi ruminale, la rumination et la propulsion des particules les plus fines du bol ruminal dans la caillette.

Les sources de fibres ont un effet variable sur la qualité du tapis fibreux :

 

Impact de la longueur de coupe sur la fonction ruminale

La longeur de coupe

Une taille de particules trop longue encourage le comportement de tri, ce qui peut provoquer un dysfonctionnement ruminal et une incidence accrue d’acidose ruminale subaiguë (SARA). Il a été démontré que, dans une ration totale mélangée, les vaches sélectionnent (trient) en priorité les céréales et délaissent les composants de fourrages longs. Du fait du tri de la ration totale mélangée, la ration réellement consommée par les vaches laitières peut contenir plus de glucides fermentescibles que prévu et moins de fibres efficaces, ce qui augmente le risque de SARA.

 

Impact des particules longues

Des particules plus longues pourraient réduire la consommation de matières sèches (MSI) en augmentant le remplissage et éventuellement la digestibilité des fibres du tractus total.

Les rations contenant des particules de plus petite taille pourraient réduire la mastication, la production de salive et le tamponnage du rumen, et donc provoquer une chute du pH ruminal similaire à celle d’une SARA induite par les céréales. Dans une étude classique sur l’acidose (Khafipour et al., 2009), les chercheurs ont remplacé du foin de luzerne coupé (matériau grossier) par des granulés de luzerne (matériau fin). Ceci pour induire une baisse du pH ruminal sans aucun changement de la teneur en amidon ou du rapport fourrages/concentrés (F/C) des rations. Ils ont conclu qu’une chute de pH ruminal typique de la SARA (au moins 180 minutes/jour à un pH < 5,6) était provoquée par l’augmentation de la teneur en granulés de fourrage sans modification du rapport F/C ou de la teneur en amidon.

 

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